Avis et Critiques Film

"Télérama" (1)

"Genre : Comédie fantastique et fantastiquement niaise.
Deux vieux paysans français, bourbonnais plus exactement, passent des jours tranquilles dans un hameau abandonné. Ils aiment le vin, la soupe aux choux et les compétitions aussi saugrenues qu'incongrues, bruyantes et nauséabondes. Débarque un extra-terrestre, par l'odeur et le bruit alerté.
Ce film a été tellement diffusé à la télévision et tellement incendié à chacun de ses passages par tant de commentaires outrés qu'il ne reste plus que le silence pour exprimer notre affliction. Même les hardis collectionneurs de navets (ça existe) éviteront un ennième visionnage."

G. Salachas (Télérama juin 2001)


"Télérama" (2)

"Le livre de René Fallet, la rencontre entre deux vieux paysans marginaux et un sympathique extraterrestre, était agréable et sympathique. Le film se résume à une enfilade de borborygmes, de rots, de flatulences et de "glou glou glou" échangés par Louis de Funès et un Jacques Villeret qui remporta un triomphe populaire."

J.Ferreira (Télérama Hors série - Le guide du home ciméma 2002)


"Première"

A l'occasion de sa sortie en DVD (le 4 août 99) le magazine Première est revenu dans sa rubrique "L'anthologie du film con" sur le film de Jean Girault avec Louis de Funès, Jean Carmet & Jacques Villeret. Pour le journaliste Jean-Jacques Bernard, "cette réédition en DVD pourra débrider des poilades aérophagiques monstres dans les jolis salons branchés high-tech." "Au fond", dit-il, "ce qu'on adore dans cette connerie, c'est le peu de considération qu'ont les deux héros pour eux-mêmes... Enfin, la candeur de bébé de l'extraterrestre Villeret, boudiné dans son babygros en plastique jaune, qui ouvre ses yeux immenses en glougloutant comme un dindon, achève le côté infantile de cette soupe... A ce stade, il ne sert plus à rien de nommer connerie ce qui seulement relève de la potée de famille. Moins délicate certes qu'un Bergman, mais bien plus partageable.."


"Le retour des 101 Nanars"

"Louis de Funès pète : un pet gras, huileux, interminable, classé arme bactériologique guerre du Golfe. Jean Carmet pète : un pet à hoquets, massacrant, fusant, verdâtre, catégorie masque à gaz Verdun. C'est comme ça que le film démarre : dans la bonhomie, le petit clin d'oeil entre amis, la conivence de bon ton. Puis on recommence : les deux gaspards remettent ça. Ils flousent comme des usines à butane, débourrent comme des fusées Apollo. On dirait l'éruption de la Soufière, catastrophe naturelle plan ORSEC. Ce qui fait arriver un martien, qui débarque de sa fusée en croyant que ces bruits légers étaient des SOS interstellaires, le con. De Funès et Carmet jouent deux alcolos impénitents aigris et bavochants qui passent leur temps à se jeter un "ch'ti canon" dernière la cravate. Le martien, qui est un bibendum sanglé dans une combinaison jaune canari avec des renforts rouges, lui, ne boit pas. Mais en revanche, il parle. Il dit "Lrlrlrlrlr", un peu comme les femmes Arabes en deuil puis il indique sa préférence : la soupe aux choux concoctée par De Funès. Carmet va, lui, voir les flics en disant qu'il a vu une soucoupe, "qu'était ronde comme un fromage de vache et belle comme un nichon d'fumelle". Le gendarme : "Tu bois trop". Effondré car personne ne veut le croire, Carmet tente de se pendre. Il tombe et "se froisse les reins comme du cristal". Rétabli, il pète sous un pommier et prend toutes les pommes sur la gueule. Le martien revient pour se taper un ch'ti coup car "ça fait tout de même plus de bien qu'un coup de pied au cul". Pour faire plaisir à De Funès, il lui réssucite sa femme "La Francine" - une emmerdeuse de première qui se tire avec un loubard en moto. Elle n'autorise même pas son mari à "l'arranger". Mais elle a été autrefois "arrangée" par Carmet, qui se sent vachement coupable : "J'suis une merde de chien !". Pas de conteste. Pendant ce temps, le maire de Jaligny-de-Mesdeux a une idée : il implante un parc d'attraction. Les deux bavochards qui ne veulent pas vendre, se retrouvent encerclés par le boom immobilier puis parqués comme au zoo, derrière des grillages. On leur lance des cacahuètes. De Funès fait appel à son camarade martien qui les téléporte sur la planète Oxo, fermes, pinard, pommier, chat et gaz à tous les étages compris. En 1982 (NDLR: Le film date de 1981), il y a eu un bozo assez givré pour faire un film dont le moteur dramatique est : "Pet aux hommes de bonne volonté". Hallucinant ! C'est Jean Girault, champion toute catégorie du nanar (il a signé des trucs comme Pouic-Pouic, Les Charlots font l'Espagne..) Il s'est ici laissé donner un coup de main par De Funès coscénariste du machin. C'est du grand, du très grand nanar. Je dirais même plus, un ch'ti chef-d'oeuvre. Carrément."

François Forestier (Auteur du livre "Le retour des 101 Nanars" - Ed. Denoël)


SoupeMaster

Les mauvaises langues diront que, contrairement au livre, ce film est stupide, gras, vulgaire voire raciste à l'égard des paysans. Il n'en demeure pas moins que je m'éclate de rire à chaque fois que je le vois !

SoupeMaster (Webmaster du site)


Real

Vulgaire, ce film ? Il faut vraiment être un infâme con pour le croire. "La soupe aux choux" reste dans les annales du film humoristique au même titre que "La 7ème compagnie" ou "Mon curé chez les nudistes" et sacre Louis de Funès et Jean Carmet "Empereurs de l'humour bien de chez nous" :-)

Real (Co-SoupeMaster et codeur fou)


Max-Pol Fouchet

"Cette merveilleuse farce est un vrai conte philosophique sans en avoir l'air, une sorte de candide ou de Micromégas de notre temps. En plus drôle, en plus juteux, en plus tendre. Sous les rebondissements du récit, René Fallet voile une fable comme on cache une fière bouteille dans une cave, la réservant aux amis. Lisez "La Soupe aux choux". Un compagnon du Beaujolais vous le conseille - et à la vôtre !"

Max-Pol Fouchet (Ecrivain, animateur radio et TV, poète, photographe..)


"humanite.fr"

Un plat bien trop gras.
Cette soupe bien peu ragoûtante, le chou y sent le navet, a trop souvent été servie.
La soupe aux choux. M6, 20 h 55.
Comment transformer un bon roman en un objet cinématographique navrant ? Réponse ce soir avec la Soupe aux choux. L'as de la grimace et de la gesticulation, Louis de Funès, secondé de Jean Halain, en prenant à la légère un livre de René Fallet, qui ne l'était qu'en apparence, ont réussi par leur grossière adaptation à transformer un plat certes rustique mais goûteux en un brouet pas trop ragoûtant au fumet quelque peu nauséabond.
Cette soupe ne s'est évidemment pas arrangée avec le temps. Multidiffusée, elle n'en est aujourd'hui que plus grasse, ayant perdu le peu de la substance comique qu'elle recelait en 1981, lors de sa sortie. Dans le roman, les deux paysans fleurant bon le terroir et refusant de voir leur monde disparaître au bénéfice d'une société moins rugueuse, plus policée, mais surtout moins humaine et moins authentique, deviennent à l'écran des pantins pétomanes, méchantes caricatures de bouseux incultes les deux pieds prisonniers dans la glèbe.
Reste l'hurluberlu extra-terrestre par l'odeur alléché et par le bruit des pets attiré. Sous son extravagant costume, et par ses mimiques allumées, Jacques Villeret arrache quelques sourires au spectateur bienveillant. Mais un unique morceau de choix ne fait pas passer une mauvaise soupe."

D.D (sur www.humanite.fr le 31 Août 1999)


"Le Soir" de Bruxelles

"Ambiance et flatulences
Quelque part dans la France profonde, plus précisément au hameau des Gourdiflots, vivaient le Glaude et le Bombé...
Ainsi commence un des plus prestigieux nanar du cinéma français, un des sommets du genre. Je vous passe l'histoire, vous la connaissez et elle n'a que peu d'intérêt : l'occasion en fait de célébrer le bon vieux temps, la tamponne institutionnelle, les produits du terroir, la perlouze rabelaisienne et la phallocratie bon ton - une certaine idée de la France éternelle et Berrichonne.
Le tout servi par des acteurs extraordinaires, des dialogues délicieusement vulgaires, des costumes qui ont fait date et des effets spéciaux à faire pâlir d'envie un régiment de diplodocus spielbergien. C'est gros, gras, mais bon. Le site met bien en valeur certaines caractéristiques du film, mais - en plus d'être incomplet - il passe un peu à côté de la magie du sujet (grosse déception par rapport à l'illustration sonore). Ce n'est pas si grave, il suffit de se commander la cassette du chef-d'oeuvre !"

Clément Rebuffat (05 Nov. 2001)

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